Favorisant le maintien à domicile des personnes âgées, les appareils connectés deviennent de véritable alliés au quotidien, palliant en partie la présence humaine. Zoom sur ces solutions d’avenir face à une population vieillissante.

C’est un fait, la population suisse vieillit inexorablement. De 1950 à 2010, le nombre de centenaires a quasiment doublé tous les dix ans, avant de se stabiliser à nouveau et repartir de plus belle dès 2018. Si bien que l’Office fédéral de la statistique prévoit que le pourcentage de la population âgée de 65 ans ou plus grimpe de 18% à 27% en 2045.

Une espérance de vie sans cesse allongée qui témoigne de la bonne santé de notre pays mais qui représente également de nombreux défis à venir. Notamment en matière d’habitat. Que faire de toutes ces personnes qui perdront fatalement en mobilité et en autonomie au fil du temps mais qui souhaitent rester chez elles? Comment proposer une réelle alternative à la case de non-retour que constitue l’EMS ?

«Autrefois perçue comme un gadget, la domotique s’installe de plus en plus dans nos foyers et en particulier celui des seniors», assure Sébastien Bergin, président de la fédération suisse de domotique. Ce dispositif connecté en permanence au chauffage, à l’éclairage, aux équipements électriques ou à des systèmes de télécommunication est, la plupart du temps, relié à un système centralisé, à contrôler via une application sur téléphone ou à distance par commande vocale. «Fiables et faciles à mettre en place, ces technologies ont beaucoup évolué. Le passage du système filaire à sans-fil ayant divisé jusqu’à cinq fois le prix du matériel ces dernières années», poursuit le spécialiste. Bien sûr, la domotique ne remplace pas complètement une présence humaine mais elle demeure néanmoins un appui pour les proches, facilitant la communication et prolongeant considérablement l’autonomie à domicile des personnes âgées. Voici quelques exemples de la manière dont la domotique peut se rendre utile quotidiennement.

La domotique pour la santé

Ce n’est pas un secret, l’âge avançant, le risque de chute s’accroît grandement. Certaines solutions connectées sont déjà bien connues du public, telles que la téléassistance où le senior a la possibilité d’alerter ses proches ou un téléassistant en cas de chute, malaise ou tout autre incident. Un signal déclenché au moyen d’une
télécommande, d’un bracelet ou d’un médaillon sur lequel figure un bouton déclencheur (géolocalisé ou non). Du même type mais déjà moins répandue, la téléalarme (capteurs disposés dans le logement) qui repère quant à elle les mouvements habituels de façon automatique et relève les anomalies, telles qu’un séjour à la salle de bain trop long, une porte d’entrée restée ouverte, etc., et envoie des notifications à l’entourage…

La domotique pour la sécurité

Lors d’une perte d’autonomie, le sentiment de vulnérabilité s’accentue chez les seniors. Ces derniers redoutent alors plus facilement des agressions et cambriolages dont ils sont de plus en plus la cible. La domotique dispose heureusement de plusieurs atouts pour dissuader les individus malveillants. En connectant les portes, portails et volets de la maison ou d’un appartement, il est possible de programmer des horaires de fermeture pour s’assurer qu’il n’y aura pas d’oubli à la nuit tombée.

Une centrale d’alarme, à l’aide de capteurs ou détecteurs de mouvements peut sécuriser l’habitation, contacter les personnes adéquates en cas d’intrusion ou encore simuler une présence lors d’absences. Aussi, en tant que population très exposée à l’insécurité domestique, des détecteurs de fumée, de gaz ou d’eau, permettent d’agir en cas de fuite ou de mettre hors tensions certains appareils électriques. Autrement, pour limiter les chutes lors de déplacements nocturnes, des cheminements lumineux (éclairages diffus qui s’allument automatiquement) peuvent se révéler d’une aide précieuse par exemple pour se rendre aux toilettes. Tout comme des serrures connectées, sous forme de badge plutôt que de trousseaux, facilitent l’accès au logement.

La domotique pour le confort

Les tâches pénibles ou répétitives du quotidien peuvent être facilement automatisées de nos jours. De quoi soulager nos aînés en intégrant de la domotique dans les tâches ménagères ou de jardinage. Désormais, plus besoin de se baisser pour passer l’aspirateur sous les meubles, un robot autonome nettoie chaque pièce (de nouveaux modèles intègrent la fonction lavage des sols en plus de l’aspiration). A l’image des robots-tondeuses ou des arroseurs connectés qui s’occupent de tout sans qu’il ne faille bouger le petit doigt.

Pour limiter le lavage des vitres, des capteurs de pluie baissent automatiquement les volets, tout comme l’on peut activer le chauffage avant son arrivée chez soi, programmer l’ouverture/fermeture des stores selon des horaires précis, laisser entrer plus ou moins d’air/de lumière en fonction de la saison ou contrôler les éclairages, portes ou Velux à distance par commande vocale. Un champ des possibles immense pour des journées apaisées et plus confortables.

La domotique pour les aspects énergétiques

Tout le monde ne jouit pas d’une retraite dorée. Faire des économies d’énergie n’est donc pour certains pas seulement un acte écoresponsable mais aussi un soulagement pour le portefeuille. La domotique s’avère, là encore, un allié de taille grâce à ses fonctionnalités de programmation et d’automatisme. Des thermostats intelligents règlent la température du logement en fonction de l’absence/présence de personnes, de l’horaire ou tout simplement de la météo. L’interopérabilité des équipements offre la possibilité d’éteindre les lumières quand on active l’alarme, ou baisse le chauffage lorsqu’on ouvre une fenêtre, etc. Enfin, pour aller plus loin, des appareils électroménagers se lancent désormais tout seul, aux heures creuses de la nuit pour profiter de tarifs d’électricité et d’eau avantageux.

Comment se lancer ?

Bien que seniors et technologie n’aillent pas forcément de pair, il suffit pour les novices de demander une simplification de l’interface du système pour se lancer dans la domotique. Un professionnel saura conseiller et installer les fonctions essentielles pour ne garder qu’une application simple d’utilisation. «L’idée n’est pas d’avoir une habitation totalement connectée mais de se rendre compte de la panoplie d’outils existants et de faire un choix parmi les solutions qui font du sens pour chez soi, en fonction de ses besoins. C’est ensuite au professionnel de gérer les aspects techniques mais la domotique offre une très large flexibilité de nos jours, accessible pour tous», souligne Sébastien Bergin, président de la fédération suisse de domotique.

source : https://www.immobilier.ch/fr/actualite-magazines/la-domotique-au-service-des-seniors